Une enquête métropolitaine sur la mobilité, mais pas que!

12 novembre 2024

Tous les cinq ans, l’ARTM réalise une enquête sur la mobilité qui couvre près de 5% des ménages dans la région métropolitaine de Montréal, et ce, depuis les années 1970. Cette étude porte sur les ménages qui résident sur le territoire de l’enquête, leurs déplacements quotidiens et leurs caractéristiques sociodémographiques. Elle permet de mieux comprendre les habitudes de transport et de mobilité des populations.

Une utilisation pluridimensionnelle des données récoltées

Ces données sont essentielles pour la planification des infrastructures de transport, pour répondre aux besoins de mobilité des populations et guider les politiques de développement durable et d’aménagement urbain.

Par exemple, elle permet d’évaluer l’achalandage projeté dans le cadre de scénarios de développement de projets structurants, ou encore d’anticiper les besoins en stationnement dans des secteurs en pleine croissance ou en transformation. Cette enquête s’intéresse à tous les déplacements, que ce soit en transport en commun, en voiture ou même à pied. Cette source de données permet de croiser des informations sociodémographiques avec des comportements de mobilité, un exercice essentiel pour mieux comprendre les dynamiques de déplacement au sein de la grande région métropolitaine. Mais au-delà des usages traditionnels et des enjeux qui peuvent être liés, l’enquête métropolitaine Perspectives mobilité permet aussi de répondre à des questions plus précises et parfois insoupçonnées par la population.

Des cas d’utilisation méconnus

Saviez-vous que les données de cette enquête sont utilisées par plusieurs municipalités pour mieux comprendre les besoins des personnes qui y résident? Ville Mont-Royal, par exemple, se sert de ces informations pour analyser les déplacements vers et depuis son territoire, afin de mieux planifier ses infrastructures locales et mieux gérer les flux de circulation.

À Montréal, ces données ont permis d’évaluer l’impact projeté du Réseau Express Vélo (REV) sur la rue Saint-Denis, un projet de piste cyclable ambitieux qui traverse la ville du nord au sud. Elles ont également servi à analyser l’évolution de la demande pour les taxis, ainsi qu’à modéliser les changements de comportement en matière de mobilité dans le centre-ville à la suite de la pandémie de COVID-19, une initiative portée par le cabinet PWC.

D’autres études s’intéressent à des enjeux précis, comme l’accès à la mobilité en fonction des revenus. Certaines municipalités se sont appuyées sur ces données pour identifier des quartiers où les déplacements sont plus difficiles pour les personnes à revenu modeste par exemple. Une visée encore moins évidente pour le grand public, mais qui a son importance: des compagnies comme Bell Média par exemple, utilisent les résultats de cette enquête pour pouvoir faire une meilleure estimation des flux de personnes et ainsi mesurer le potentiel de visibilité des publicités dans le métro – et ainsi savoir combien de personnes voient tel ou tel affichage.

Un outil essentiel pour les villes et les chercheurs

Grâce à l’accès aux données collectées par l’ARTM, de nombreux articles, thèses et autres études ont été produits par des chercheurs et universitaires, couvrant des domaines allant de l’urbanisme au génie civil. La méthodologie rigoureuse de l’enquête, qui minimise à la fois le taux d’abandon des personnes qui y répondent et le potentiel de rapporter des informations incohérentes, permet de maximiser la cohérence, la fiabilité et la précision des données recueillies.

Les données recueillies par l’ARTM offrent un aperçu unique des dynamiques de mobilité dans la région métropolitaine. Elles sont utilisées de manière bien plus diversifiée que ce que l’on pourrait imaginer, jouant un rôle crucial dans la planification des infrastructures, la recherche académique et la mise en œuvre de politiques publiques efficaces.