L’Autorité régionale de transport métropolitain et les sociétés de transport (STM, STL, RTL, exo) poursuivent leurs travaux afin d’en arriver à un plan financier triennal qui permettra de mitiger les conséquences de la chute brutale de l’achalandage dans le transport collectif, provoquée par la pandémie de la COVID-19.
LA BAISSE D’ACHALANDAGE ET SES CONSÉQUENCES
À la fin juillet, l’achalandage du réseau de métro atteignait moins de 30 % de la normale, et celui des trains de banlieue moins de 10 %. Quant aux réseaux de bus, dont le service a été ajusté à la baisse, l’achalandage y atteignait environ 50 % de la normale.
La vélocité du retour à la normale dépend de plusieurs facteurs, au premier chef des conditions mises de l’avant par les autorités en regard du déconfinement. Présentement, l’ARTM travaille avec un modèle prévoyant une remontée graduelle de l’achalandage, s’accélérant avec l’arrivée d’un vaccin à la mi-2021. On considère également une perte permanente attribuable aux nouvelles habitudes de travail, de l’ordre de 5 %, et un retour sur la courbe historique en 2022 seulement.
Sur cette base, et tenant compte de l’indexation des tarifs, l’ARTM anticipe un manque à gagner découlant directement de la pandémie de près de 870 M$ (incluant 740 M$ en recettes tarifaires), sur trois ans (2020-22).
LE PLAN D’OPTIMISATION
Le gouvernement du Québec a annoncé une aide de 400 M$ pour le transport collectif à l’échelle du Québec. En vertu de son « programme d’aide d’urgence au transport des personnes », il s’est engagé à compenser 50 % des pertes de recettes tarifaires pour la période du 1er avril au 31 décembre 2020, soit 227,3 M$ pour l’ARTM, en fonction des hypothèses mentionnées précédemment. L’accès à ce programme est sujet au respect de plusieurs conditions, dont le dépôt d’un plan d’optimisation.
Dans la perspective de la mise au point d’un plan métropolitain d’optimisation et dans la foulée de discussions continues avec les sociétés de transport, l’ARTM a fixé des cibles financières et déterminé les balises essentielles qui permettront de respecter les attentes du gouvernement, d’avoir accès à l’aide, de garder sous contrôle les contributions municipales au financement du transport collectif, de ne pas augmenter le fardeau financier des usagers, et de limiter les impacts sur l’offre de services.
Ce plan est en cours d’élaboration. Il repose sur plusieurs hypothèses, dont certaines supposent la poursuite des discussions avec le gouvernement du Québec. En outre, l’ARTM a établi des paramètres afin que l’approche retenue soit cohérente à l’échelle régionale, et équitable pour toutes les parties prenantes et les usagers. Le plan met notamment de l’avant les éléments suivants :
- Une réduction des dépenses des sociétés de transport et de l’ARTM, qui se traduira en partie par des ajustements de services. L’ARTM a déterminé que l’offre aux usagers devra être comparable à celle de 2019, alors que la demande anticipée, selon toute probabilité, sera inférieure. Il faut également noter que les sociétés de transport et l’ARTM doivent absorber, au-delà des cibles de réduction fixées, la croissance de leurs coûts.
- Les sociétés de transport disposant de surplus ne peuvent affecter ceux-ci qu’à des dépenses non récurrentes. Ajuster les structures de coûts d’exploitation est essentiel pour éviter de reporter dans le futur un choc financier pour les municipalités.
- La reconduite présumée du programme d’aide d’urgence gouvernemental en 2021 et en 2022, sur une base similaire, menant à une aide totale qui pourrait atteindre plus de 360 M$ sur trois ans.
- Tel que demandé par le gouvernement, un maintien des contributions municipales en 2020, une augmentation limitée à l’IPC en 2021 et à déterminer en 2022.
L’ARTM, ses partenaires et le gouvernement du Québec poursuivent leurs discussions de manière constructive afin d’élaborer et mettre en œuvre des solutions adéquates.