Malgré un contexte financier précaire au sortir de la crise sanitaire, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) présente un budget 2023 équilibré de 3,03 G$ et maintient le même niveau d’offre de services qu’en 2022. Elle a pu boucler ce budget grâce à l’aide financière d’urgence de 440 M$ accordée par le gouvernement du Québec et un effort additionnel consenti par les villes desservies, les usagers et les Organismes publics de transport en commun (OPTC) de la région.
« Cet effort collectif de tous les contributeurs a permis d’atteindre l’équilibre budgétaire et de maintenir, d’une part, le niveau de service offert aux usagers et, d’autre part, d’assurer le maintien des actifs », a précisé le directeur général, M. Benoît Gendron. En 2023, la hausse des contributions municipales de base est passée de 3 % à 4 %, alors que l’indexation tarifaire moyenne, qui sera effective à partir du 1er juillet prochain, a été majorée à 3 %, comparativement à 2 % les années précédentes. Ces mesures ont permis de combler le manque à gagner lié aux déficits structurels et à la perte d’achalandage.
L’ARTM est responsable de rémunérer les quatre OPTC de la région métropolitaine de Montréal et d’établir le niveau d’offre de services sur le territoire par le biais des ententes de services avec eux. Ainsi, entre les budgets 2022 et 2023, la rémunération maximale à l’exploitation (incluant les immobilisations) prévue a connu une croissance de 6,0 % pour exo, de 4,9 % pour le Réseau de transport de Longueuil (RTL), de 5,4 % pour la Société de transport de Laval (STL) et de 7,1 % pour la Société de transport de Montréal (STM). L’ARTM s’est assurée de répondre à 100 % des besoins des OPTC en matière de maintien des actifs à son niveau. Quant à leurs demandes additionnelles de 95,8 M$ pour 2023, l’ARTM sera en mesure de répondre à 41,1 % de celles-ci, soit 39,4 M$.
«Ainsi, pour combler l’ensemble des besoins, l’ARTM et les OPTC vont poursuivre leur travail pour optimiser les dépenses, mutualiser certaines forces régionales et investir dans la relance des services. L’effort de tous les partenaires demeure nécessaire afin que chaque dollar dépensé se traduise en un maximum de services au bénéfice de la population », a déclaré M.Gendron.
L’achalandage régional a connu une croissance en 2022, mais reste, en moyenne, à 62 % du niveau de 2019. Entre septembre 2022 et le début d’avril 2023, il se situe, en moyenne, à 71 %. Le scénario optimiste pour la fin 2023 prévoit qu’il s’élèvera entre 75 et 80 % par rapport à 2019. Selon M. Gendron, « la mise en service prochaine du REM et la reconfiguration des réseaux de bus en cours contribueront à accroître le niveau de service dans plusieurs secteurs et d’attirer un plus grand nombre d’usagers ».
Enfin, conformément à ce qu’elle a défendu dans le document déposé au ministre des Finances lors des consultations prébudgétaires 2023-2024 (PDF), l’ARTM rappelle qu’il demeure impératif d’augmenter le financement du transport collectif en le dotant de sources prévisibles et pérennes pour lui permettre d’actualiser tout son potentiel structurant pour la vie économique, sociale et culturelle de la région métropolitaine de Montréal.
« Le transport collectif est un investissement qui profite à tous. Un dollar investi dans notre secteur crée 2,53 $ en richesse collective, permet aux ménages d’économiser, favorise l’accès à l’emploi et réduit l’improductivité qu’engendre la congestion. Ce n’est pas une dépense. Il faut assurer le maintien des équipements, pérenniser les services et se remettre rapidement en mode développement de l’offre. Il faut de la prévisibilité et investir dans ce qui existe pour être toujours plus performant, améliorer le service et attirer de nouveaux usagers. Voilà pourquoi le cadre financier 2024-2028 est si déterminant pour l’avenir », a conclu le directeur général de l’ARTM.